La beauté-bonté changera le monde

Pour  Renzo Piano, l’architecte du centre Pompidou, du centre culturel Tjibaou à Nouméa ou encore du Whitney Museum of American Art de New York, la beauté est indissociable du bien. Et dans de nombreuses langues africaines lui avait confié L.S. Senghor,  le mot « beau » n’est jamais séparé de « bon », « bonté ». Tout comme dans la Grèce antique où existait une expression littéraire qui signifiait beau et bon, Kalos kai agathos (Kalos : beau, agathos : bien).

Alors Renzo Piano affirme, après d’autres, que cette notion de beauté-bonté peut changer le monde.
A l’origine de cette fameuse phrase se trouve l’interrogation d’un personnage de Dostoïevski, dans l’Idiot. Le jeune et révolté  Hyppolite Terentiev demande au prince  Mychkine : « C’est vrai, prince que vous avez dit une fois : c’est la beauté qui sauvera le monde ? ». Pour l’écrivain russe également la beauté n’est pas dissociable de la bonté. On peut lire une belle analyse de cette interrogation sur le blog Un idiot attentif,  dans laquelle son auteur évoque l’art et notamment l’art post-moderne.

Un autre écrivain, François Cheng, se rallie à cette association du beau et de la bonté.  Le merveilleux auteur des Cinq méditations sur la beauté cite ainsi Henry Bergson en affirmant qu’une beauté qui n’est pas fondée sur le bien est la laideur même et rappelle qu’en chinois l’idéogramme hao, signifie femme enfant beauté bonté.

Et si nous adoptions, comme diraient les Grecs, une kalokagathie inspirée  et contagieuse ?