Le complexe de l'autruche


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Dans mes recherches sur le Temps et les perceptions culturelles qu’en ont différentes cultures, j’ai découvert un livre de Robert Levine, enseignant de psychologie à l’université de Californie, A Geographie of time. Ce livre a obtenu le prix Award des relations interculturelles et internationales Otto Klineberg en 1998. La revue allemande des sciences, le Bild der Wissenschaft, l’a nommé « livre de l’année dans la série non fiction » en 1999. Il est traduit en six langues dont l’allemand… Toujours pas en français.
Pourquoi a-t-on tant de mal en France à développer une approche comparative avec les autres pays dans tous les domaines que ce soit l'éducation, l'économie ? La conception universaliste de la France fait-elle à ce point écran aux autres perceptions du monde ?
Il y aurait également d’autres raisons comme l’évoque Pierre Servent dans son livre le Complexe de l’Autruche : pour en finir avec les défaite françaises. Un livre qui analyse les défaites de 1870, 1914, 1940 : « Ignorant de ce qui se passe à l’extérieur, on ne se compare pas, on pratique en cœur, leaders en tête, l’autosuggestion, l’autohypnose. » L'auteur suggère aussi que « Dans l’impréparation de la France à un futur combat avec l’Allemagne se niche un travers national : celui qui consiste à bâtir une seule réponse au problème posé. Ce dernier, d’ailleurs, n’a pas le droit de diverger de ce qui a été conçu au départ par de grands esprits. »
Dans son excellent blog « gestion des risques interculturels», Benjamin Pelletier, un formateur en management interculturel en fait un compte rendu. « l’approche comparative, dit-il, fait cruellement défaut car elle est systématiquement associée à un jugement de valeur en France (soit pour se penser supérieur aux autres, soit pour se rabaisser). La médiocre préparation – et parfois (souvent ?) l’absence de préparation – est aussi un remède simple à mettre en œuvre pour limiter les risques d’échec mais qui devient complexe dès lors qu’on s’estime a priori les meilleurs. »
Le manque de culture internationale et l’arrogance sont aussi pointés. Pourtant la grande agilité conceptuelle française est très appréciée à l’étranger rappelle Pierre Servent. A une condition « qu’elle se marie avec une forte culture internationale et une aptitude à évoluer dans des univers complexes ».
 


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